‘Qu’on le veuille ou non, la technologie change les manières d’enseigner et d’apprendre, toutefois un bon enseignement à distance est un bon enseignement à la base’ (Pédagoscope)
Marcel Lebrun est un technopédagogue belge, docteur en sciences (physique), professeur en sciences de l’éducation et conseiller au Louvain Learning Lab (précédemment Institut de pédagogie universitaire et des multimédias – IPM) de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) à Louvain-la-Neuve, en Belgique.
Marcel Lebrun est l’auteur de plusieurs livres et d’articles scientifiques sur la relation à construire entre les outils et ressources numériques et l’apprentissage2,3. Plus particulièrement, il s’intéresse actuellement aux modifications profondes induites par le numérique dans la société4 (rapport aux savoirs et rôles des acteurs), et par là, à la position de «l’école» dans l’apprentissage toute la vie durant. En 2000, il fut l’un des créateurs de la plateforme Learning Management System (LMS) Claroline (Classroom on line), l’une des premières développées en Open Source et à propos de laquelle il publia plusieurs articles5.
Par ailleurs, il anime le blog de M@rcel6 sur la pédagogie et la technologie.
E-learning ? on a fait un bond de 10 ans en 4 mois
En raison de la situation exceptionnelle liée au Covid-19, les institutions de développement professionnel, qu’elles soient publiques ou du secteur publique, ont subi un tsunami numérique selon le titre annonciateur de l’ouvrage d’Emmanuel Davidenkoff qui annonçait en exergue que le monde de l’éducation serait tôt ou tard bouleversé par le numérique.
Que ce soit dans l’enseignement supérieur ou dans les institutions publiques, ce qui fait la différence dans le développement professionnel est la posture de la personne. On peut tenter d’établir une catégorisation sommaire en 4 comportements ou attitudes distinctes face au bouleversement numérique.
- La posture d‘ouverture caractérise des personnes qui avaient déjà amorcé une intégration du numérique dans leurs dispositifs de formation. Pour ces formateurs/enseignants du supérieur , un tsunami numérique représente une opportunité de se développer encore davantage et de tirer le meilleur bénéfice de la situation de bouleversement des pratiques.
- La posture de sidération caractérisée par la prise de conscience de risques inhérents à la situation. Cette catégorie de formateurs ou d’enseignants du supérieur sont prêts à investir l’énergie nécessaire pour passer à une posture d’ouverture quand ils mesurent un intérêt réel pour l’expérience d’apprentissage de leurs étudiants ou apprenants. Toutefois, avant de se lancer, ils mesurent le pour et le contre.
- La posture de résistance qui se caractérise par un refus total d’intégrer le changement, il s’agit d’une forme de déni ou de refus d’obstacle le plus souvent lié à des peurs sous-jacentes (vais-je être à la hauteur? comment faire pour éviter de me mettre en danger dans un domaine pour lequel je n’ai pas développé de compétences). Cette posture peut déboucher sur un abandon de poste, un burnout ou une dépression. Il est donc important de veiller à fournir de l’accompagnement à ces personnes car elles sont potentiellement en danger.
- la posture récalcitrante caractérise les enseignants du supérieur ou des formateurs d’adultes qui ne sont pas encore convaincus mais qui sous la pression des exigences du poste qu’ils occupent ou des injonctions de leurs supérieurs hiérarchiques se entamer une transformation digitale un peu à reculons.
Pour approfondir
Les outils préférés de Lolita
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Références
Dumont,A., Berthiaume,D.(2016). La pédagogie inversée : repères théoriques et applications pratiques. Louvain-la-Neuve ;De Boeck.
Bertniaume,D.,Rege-Colet,N.(2013).La pédagogoe de l’enseignement supérieur: repères théoriques et applications pratiques. Tome 1