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Pédagoscope donne la parole à Claire, étudiante en sciences de l’éducation en Suisse. Claire nous parle de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle aime et de ce qu’elle aime moins dans les enseignements qu’elle reçoit à distance, de ses attentes et également de ses besoins. Les étudiants, principaux intéressés de l’enseignement supérieur, ont des avis qu’il est utile et pertinent de recueillir et qui parfois sont différents de ce à quoi on pourrait s’attendre. Une petite perle à écouter sans modération !

Claire Matti est étudiante à la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne en Suisse (HEPL)

Eléments de contexte pour garder les étudiant-e-s au centre de l’enseignement supérieur

Remettre l’étudiant.e au centre de l’enseignement supérieur Parler de l’étudiant plutôt que des étudiants, c’est le remettre au centre en tant qu’être humain, au centre des préoccupations de l’enseignant du supérieur.Les spécificités de l’adulte-apprenant dans l’enseignement supérieur. Le modèle andragogique élaboré par Knowles comprend six principes qui ont évolué au cours du temps en fonction de ses recherches et observations. Nous développons, ci-dessous, le modèle présenté en 1998 dans la cinquième édition du livre phare de Malcolm Knowles, The Adult Learner.

Le besoin de savoir

Beaucoup plus que les enfants et les adolescents, les adultes ont besoin de savoir pourquoi ils doivent apprendre quelque chose avant de s’engager. Les adultes considèrent longuement les bénéfices d’un apprentissage tout comme les coûts s’ils ne devaient pas apprendre

La conscience de soi

Les adultes développent généralement une conscience de soi qui les amène à reconnaître qu’ils sont responsables de leurs décisions et de leur vie. L’adulte se distingue de l’adolescent par le fait qu’il s’affranchit de l’autorité externe (la famille, l’école, etc.) pour s’engager dans un processus auto-dirigé qui l’amène à construire un système personnel de croyances et valeurs.

Le rôle de l’expérience

Les adultes disposent d’une expérience quantitativement et qualitativement plus importante que les adolescents. L’apprentissage des adultes tire profit de la diversité des expériences antérieures présentes ; le modèle andragogique fait de l’expérience un levier de développement en puisant dans le répertoire des expériences vécues pour établir des liens entre la théorie et la pratique.

L’engagement à apprendre

Les adultes s’engagent à apprendre quand ils se sentent prêts et quand ils estiment que le travail demandé est à leur portée. Ils doivent pouvoir voir les retombées potentielles pour eux. Les apprentissages proposés doivent représenter un défi, un étirement au-delà des capacités initiales, sans représenter pour autant un objectif inatteignable.

L’orientation à apprendre

Les apprentissages des adultes sont ancrés dans des situations de la vie réelle alors que chez les adolescents ils sont liés à la matière d’enseignement. Pour les adultes, l’apprentissage s’exprime en termes de compétences (et non de contenus) pour agir professionnellement de manière plus efficace ou pour gérer des situations complexes.

La motivation

Les adultes sont beaucoup plus réceptifs à la motivation interne qu’à la motivation externe. Ils puisent en eux l’énergie pour se former et se transformer. La pression interne liée à l’estime de soi, la qualité de la vie, l’augmentation des satisfactions personnelles agit comme levier de développement. Le modèle andragogique postule que l’adulte est intrinsèquement motivé à se développer et à croître. Il existe cependant des barrières au développement personnel : une mauvaise estime de soi, des expériences négatives de formation, des contraintes sociales et institutionnelles qui limitent l’accès aux ressources.

Tiré de Pédagogie de l’enseignement supérieur : repères théoriques et applications pratiques (2013) chapitre 2

Ressources en ligne