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Pédagoscope, le podcast de l’enseignement supérieur, s’intéresse à une intelligence artificielle qui fait beaucoup parler d’elle ces dernières semaines et qui pourrait bien avoir un impact sur nos manières d’apprendre et d’évaluer. Pour en parler, le Professeur d’informatique à la HEIG-VD Andrei Popescu-Belis, spécialiste du traitement automatique des langues et des agents conversationnels

 

ChatGPT et enseignement supérieur

Les experts en enseignement supérieur comme le professeur Popescu-Belis ne pensent pas que l’outil soit de nature à révolutionner l’enseignement supérieur, il faudra néanmoins désormais en tenir compte dans le futur.

La technologie de ChatGPT est-elle révolutionnaire ?

L’intérêt du grand public pour l’intelligence artificielle a franchi un nouveau palier depuis la mise à disposition de ChatGPT, agent conversationnel en ligne qui répond avec pertinence et surtout avec beaucoup de connaissances à toute questions imaginable.  La technologie derrière ce chatbot est-elle révolutionnaire pour autant ? Il s’agit surtout de la combinaison judicieuse de deux axes de recherche : les modèles de langage, vastes réseaux de neurones entraînés à compléter une suite de mots donnée, donc potentiellement aussi une question ou le début d’un article encyclopédique, et les modèles de dialogue, entraînés à imiter les interactions entre humains.

Il ne fait aucun doute que…

l’échelle exceptionnellement grande du modèle, qui reflète l’expertise de ses créateurs à faire fonctionner de tels systèmes sur plusieurs centaines de processeurs à la fois, est la source de certaines propriétés émergentes qui lui permettent de générer des réponses bien structurées, incluant parfois des raisonnements logiques.  Ainsi, par rapport à une simple recherche sur Internet de documents contenant la solution à notre problème (inspiration pour un plan de cours, questions de test, ou code source à écrire), ChatGPT combine ces sources et les personnalise selon la question posée.  Certes, son réseau de neurones géant ne permet pas de retenir la source des informations qu’il restitue, mais des efforts sont en cours pour ajouter de telles indications via un système parallèle.  Ainsi, l’usage potentiellement révolutionnaire de cette technologie viendrait en complément des moteurs de recherche actuels, par la génération d’une synthèse de plusieurs sources vérifiables.  Un autre usage prometteur est la créativité artificielle, pour qui la citation des sources et le raisonnement quantitatif ne sont pas primordiales : de telles applications existent déjà pour la génération d’images simples (logos ou illustrations), et pourraient voir bientôt le jour dans le domaine des textes.

Projets de recherche du Professeur Andrei Popescu-Belis:

My recent research projects include :

  • DOMAT (On-demand Knowledge for Document-level Machine Translation) supported by the SNSF
  • PLACAT (Plateforme d’agents conversationnels pour l’accès aux connaissances textuelles) supported by the HES-SO
  • Digital Lyric (Création Poétique Assistée par Ordinateur, et Anthologies Numériques Personnalisables) supported by the SNSF Agora program (main applicant: University of Lausanne)
  • FamilyMT (Multilingual Neural MT for Families of Languages and Dialects) supported by Armasuisse
  • Decrypt (Décrypter les perturbations prosodiques pour améliorer l’apprentissage de la communication) supported by InnoSuisse (with TALK Sàrl)

Ressources

ChatGPT – Guide de l’enseignant (FR) (janvier 2023)

Le blog du Professeur Amaury Daele sur la pédagogie universitaire

Article rtbf sur ChatGPT et enseignement (11 janvier 2023)