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La crise sanitaire a eu un impact considérable tant du côté des étudiants que de celui des enseignants. Les diplômes délivrés ne sont pas des diplômes au rabais, bien au contraire. Pierre Dillenbourg, Vice-président associé pour l’éducation de la haute école polytechnique fédérale (EPFL) en Suisse donne les leçons à tirer de l’expérience engendrée par les fluctuations de modalités d’enseignement lors des trois semestres de crise.

Les leçons à tirer de la crise sanitaire pour l’enseignement supérieur

La première leçon à retirer est le besoin de se voir, enseigner complètement à distance n’est pas favorable à de bonnes conditions d’apprentissage.
La seconde leçon est de garder l’habitude d’enregistrer les cours car selon une méta-analyse sur 100 études comparatives, lorsque la vidéo est utilisée en complément d’un cours il y a un grand gain pour l’apprentissage.
La troisième leçon est que le homeschooling (étudier à la maison) est souvent perçu comme une injustice sociale et qu’il faut utiliser la technologie éducative comme aide à la réussite du plus grand nombre.

Il faut penser l’école, les institutions d’enseignement, plus largement que 9h-16h !

Du côté des étudiant.e.s

  • Les diplômes obtenus suite aux trois semestres de crise ne sont pas des diplômes au rabais car les exigences de réussite n’ont pas diminué
  • Réussir ses études en étant le plus souvent seul.e pendant trois semestres est remarquable, les étudiants sont des survivants, bravo à elles et eux
  • Les compétences développées dans ce contextes sont aussi transversales et du ressors de la résilience, de la persistance et du courage

Du côté des enseignant.e.s

  • Bravo car les enseignant.e.s du supérieur ont dû changer leur cours du mode présentiel au mode distanciel en un weekend
  • Les enseignant.e.s du supérieur ont dû s’adapter à différentes modalités, hybride, comodal, hyflex, selon l’évolution de la crise
  • Les enseignant.e.s du supérieur n’ont dans l’ensemble pas revu le niveau d’exigence à la baisse en dépit du contexte difficile
  • Les enseignant.e.s du supérieur ont su rester humains

Du côté des institutions

  • La nécessité de disposer d’équipes pédagogiques proactives
  • La crise a donné une visibilité aux équipes pédagogiques et cela a profité aux enseignant.e.s du supérieur
  • L’importance de promouvoir des approches pédagogiques pratiques comme par exemple l’utilisation de la vidéo en cours
  • La nécessité de construire un climat de confiance entre tous les acteurs de l’enseignement supérieur
  • Trouver les moyens pour amener les enseignant.e.s du supérieur à faire du Scholarship of Teaching and Learning (SoTL), soit de la recherche sur leur enseignement

 

Références:

Article cité par Pierre DIllenbourg: Video improves learning in higher education, a systemic review (2021)