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‘ En raison du COVID-19, l’enseignement à distance est généralisé dans l’enseignement supérieur et l’apprentissage est différent, les universités et hautes écoles sont passées à l’enseignement à distance dans l’urgence, mais que va-t-il se passer au semestre prochain? Comment esquisser la suite? Sur quels principes s’appuyer?’ Dr. Mallory Schaub Geley, Responsable du Pôle de soutien à l’enseignement et à l’apprentissage  à l’Université de Genève (UNIGE)

En raison du COVID-19, l’enseignement à distance s’impose comme l’unique manière d’enseigner dans l’enseignement supérieur, or cette situation risque de perdurer au semestre prochain prolongeant ainsi la période d’incertitude. Pédagoscope en parle avec la  Dr. Mallory Schaub Geley

Esquisser la suite pour le prochain semestre ? 3 principes et 3 hypothèses

En raison du coronavirus, les institutions de l’enseignement supérieur, universités, écoles polytechniques, hautes écoles spécialisées n’ont pas eu d’autre choix que de passer à l’enseignement à distance, mais quid de la suite?
 

3 principes

Quelles menaces pèsent sur la conduite de notre mission telle qu’on la connaît ? il semble incontournable de s’appuyer sur les trois principes suivants :

  • Principe d’incertitude : comment va se passer la rentrée académique au semestre d’automne ? Quelle sera la situation sanitaire et quelles mesures devra-t-on appliquer ?
  • Principe de protection : comment protéger les enseignants et les étudiants et comment leur donner la possibilité de fonctionner efficacement dans les enseignements et dans les apprentissages ?
  • Principe de précaution : comment se préparer au pire tout en ayant à l’esprit qu’on sait comment revenir au présentiel ? donc comment préparer les enseignants et les étudiants à une situation d’enseignement et d’apprentissage encore inconnue à ce jour ?

3 hypothèses

Sous quelles formes envisager le semestre prochain ? quelle part d’enseignement en présentiel et quelle part à distance ? 3 hypothèses :

1ère hypothèse : retour en présentiel sous certaines conditions, oui mais lesquelles ? sélectionner les enseignements qui pourront avoir lieu en présentiel ? sélectionner les étudiants qui pourront suivre les cours en présentiel ? oui, mais comment établir la logistique des tournus de salles et les processus de protection (distance, nettoyage avant-après). Quel climat pour l’apprentissage si un sentiment d’insécurité règne à chaque éternuement ? Ne risque-t-on pas de créer un sentiment de paranoïa entre tous les acteurs ?

2ème hypothèse : hybridation de la formation, soit une partie des cours a lieu en présentiel et l’autre partie a lieu à distance. Oui mais comment sélectionner les enseignements qui pourront avoir lieu en présentiel ? devrait-on envisager une alternance présence/distance d’un même enseignement ? est-ce que la dimension des niveaux de cursus devrait être prise en considération en partant du principe que les étudiants en fin de cursus ont développé une plus grande autonomie ?

3ème hypothèse : enseignement entièrement à distance, oui mais comment s’y préparer ? comment garantir la qualité et la faisabilité des apprentissages ? quel impact sur la qualité des diplômes et certifications ? Comment passer de l’enseignement à distance dans l’urgence, expérimental dans la plupart des cas, à un enseignement réflexif ? Comment accompagner les enseignants dans leur développement professionnel ? et quid de la charge de travail des enseignants ?

En conclusion : la seule stratégie qui résiste à tous les scénarios c’est l’enseignement à distance. C’est la seule stratégie qui permet de répondre à un ensemble d’incertitudes et de risques sanitaires et qui se rapproche le plus de nos valeurs. Le risque d’une nouvelle contagion est pire que le risque de l’enseignement à distance !