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Apprendre la restauration et la conservation d’art en développant des compétences sur une véritable momie égyptienne est une chance formidable pour des étudiants. Comment transformer un objet historique de 2800 ans en projet multi disciplinaire tout en rendant une certaine forme de dignité à une personne conservée pour l’éternité depuis 2800 ans, magnifique histoire d’enseignement et d’apprentissage par l’approche actionnelle (Task Based Learning) dans une haute école spécialisée de Suisse avec le Professeur Valentin Boissonnas de la HE-ARC  qui a été formé à the Institute of Archaeology, University College London, en tant que restaurateur d’artefacts archéologiques et ethnographiques.

Approche actionnelle en enseignement supérieur : une momie de 2800 ans comme support de cours

Vieille de près de 3000 ans et bientôt restaurée à Neuchâtel, Ta-sherit-en-Imen, une momie égyptienne retrouvée dans un grenier de Brissago (TI), est en passe de révéler bien des secrets. Son visage pourrait même apparaître grâce à une reconstitution en 3D. Nul doute: Ta-sherit-en-Imen est la femme la plus âgée que nous ayons rencontrée. La momie égyptienne a environ 3000 ans, plus ou mois quelques siècles. Bien qu’elle se soit montrée peu loquace en notre présence, elle pourrait langue délier en échanges de bons soins… C’est en tout cas l’espoir de Valentin Boissonnas, professeur à la Haute-Ecole Arc conservation-restauration de Neuchâtel. Car lorsque le travail de restauration de la momie et de son sarcophage sera achevé, Ta-sherit-en-Imen – témoin de la période des Pharaons –pourrait bien révéler à quelle classe sociale elle a appartenu, quelles techniques d’embaumement ont été utilisées pour lui offrir un voyage éternel, ou encore pourquoi son sarcophage a subi d’autres interventions, parfois peu scrupuleuses, au fil des siècles. Surtout, cette momie adulte dévoilera son visage à ses bienfaiteurs, entièrement reconstitué en 3D. «Ça nous fera quelque chose, de la voir en vrai. Ta-sherit-en-Imen devait être quelqu’un d’important: le sarcophage est doré à la hauteur de son visage. Peut-être une employée dans un temple?», s’interroge Valentin Boissonnas. Le professeur est prêt à entamer ce long processus de restauration avec d’autres partenaires dont la Haute-Ecole d’art de Berne. «Les étudiants participent aussi, certains traiteront des aspects de la restauration dans le cadre de leur travail de master.»

Source: La momie Ta sherit en Imen pourrait livrer ses secrets grâce à la Haute Ecole Arc de Neuchâtel (Arc-Info, 31-10-2020)

Photo copyright HE-Arc (Schreyer)